Pinochet et nous
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���Nul n'ignore qu'Augusto Pinochet risque l'extradition vers une kyrielle de pays dont l'Espagne, la France et un proc�s pour " g�nocide " - entre autres. Qu'�crire concernant sa m�saventure anglaise qui ne rel�verait pas du commentaire facile et cent fois rem�ch� ? Sombrer dans la contradiction syst�matique et insens�e, par pur et futile plaisir provocateur ? D�crire les amours platoniques qui semblent le lier � Margaret Thatcher depuis que la dame de fer a pris sa d�fense dans un journal britannique - le remerciant ainsi pour son soutien pendant la guerre des Malouines? Quand on n'a rien � dire de plus d'un personnage mieux vaut sans doute jeter un coup d'oeil sur le contexte de son entr�e en sc�ne ; nul doute que celle du dictateur chilien fait prendre aux moins avertis la bien relative mesure de la justice que tous r�clament ou applaudissent.
�� ��On se rend compte que Pinochet appartient � l'esp�ce des dictateurs-kleenex, qu'installent les grandes puissances dans les moments qui leur semblent opportuns, une race qui ne doit son existence qu'au bon vouloir de ces grands et qui dispara�t comme elle est venue, par ce m�me bon vouloir. L'arriv�e au pouvoir de Pinochet est un cas d'�cole en la mati�re.
����En 1973, le Chili est gouvern� par Salvador Allende. Le pr�sident chilien menait une politique d'inspiration socialiste, comprenant une r�forme agraire et " surtout " la nationalisation des mines de cuivre. Les Etats-Unis, y voyant leurs int�r�ts �conomiques menac�s et craignant l'�tablissement d'un comptoir rouge au Chili, cess�rent donc partiellement leur aide �conomique et tout fut fait pour asphyxier le r�gime d'Allende et soutenir ses opposants les plus durs. Inutile de pr�ciser donc, qu'en 1973 le coup d'Etat des militaires chiliens qui permit � Pinochet de se retrouver au pouvoir ne frappa les am�ricains ni de stupeur ni de d�sespoir ; on parle m�me de l'implication effective de la CIA dans le putsch - et le tout n'est d'ailleurs pas sans rappeler le soutien des Etats-Unis � la dictature anticommuniste des colonels grecs de 1967 � 1974.
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���Autrement dit, les Etats-Unis ont une responsabilit� certaine dans l'�tablissement du r�gime de Pinochet, � tel point qu'� part le pr�sident Carter qui menait une soi-disant " politique des droits de l'homme " les pr�sidents am�ricains habituellement si prompts � combattre les dictatures marxistes �taient en revanche avares de critiques contre le r�gime en place au Chili. Aujourd'hui, il ne viendrait bien s�r pas � l'id�e de la Maison Blanche de soutenir de quelque mani�re que ce f�t un vieillard inutile et g�nant, m�me s'il a bien servi. Ainsi va la vie des dictateurs-kleenex, outils jetables du jeu diplomatique. La race n'a d'ailleurs pas rejoint le clan amer des esp�ces en voie de disparition ; Laurent-D�sir� Kabila n'en est-il pas la parfaite illustration ? Mis en place avec l'aide des am�ricains qui entra�naient ses troupes en Ouganda, il est aujourd'hui, pour s'�tre montr� peu docile, menac� par une r�bellion du m�me type appuy�e par ses m�mes alli�s d'hier. On pourrait �galement citer Suharto, en Indon�sie, pour paradigme de ces dictateurs peu charitables qui finalement entretiennent les pays occidentaux dans la bienveillance int�ress�e du moment, " pour leur stabilit� "... et leur go�t - pas gratuit - pour les entreprises occidentales.
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�� On peut d'ailleurs �largir le constat. L'utopie permissive des " despotes �clair�s " n'est pas qu'une relique surann�e de quelques penseurs du XVIII�me. Elle sert encore parfois de b�mol � la condamnation des r�gimes liberticides - dictatoriaux mais pas seulement. Et d'aucuns de vanter selon le pays concern�, l'anticommunisme de celui-ci, la r�ussite �conomique de celui-l�, l'intransigeante la�cit� d'un autre, sous des �chos de petits p�res des peuples d'un genre nouveau, qualit�s consenties toujours et seulement tant que c'est utile � quelque chose.
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��On jugera donc peut-�tre Pinochet et seulement Pinochet. Certains y voient l'�bauche d'un avenir nouveau, mais pourquoi ? Qu'est-ce qui a donc chang� ? A quoi cela sert-il de juger le pass� si au pr�sent on laisse commettre sous le paravent des int�r�ts des crimes semblables � ceux que l'on dit vouloir punir ? Est-ce pour donner du travail aux juges de demain ? S'il y avait vraiment une justice internationale, il y aurait trop � " craindre " pour la fa�on dont aujourd'hui on m�ne la politique internationale d'un pays. C'est pourquoi il n'y aura jamais de justice internationale mais que des parenth�ses � peu de frais ; pour l'instant en tout cas on ne juge vraiment que les d�chus ou les g�neurs.
N�mo
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shushangatamaha
��...o� �taient la nature et la terre, l'eau et la vie, je vis un d�sert sans fin, semblable � quelque crat�re, si d�pourvu de raison, d'�me et de lumi�re que l'esprit ne pouvait le concevoir, � quelque niveau de conscience que ce fut et que, si l'on s'en approchait, l'esprit reculait, pris de vertige. C'�tait l� une vision si claire, si r�elle, si essentielle, qu'elle en �tait presque abstraite dans sa puret�.
C'�tait l� une chose que je comprenais, c' �tait ainsi que je menais ma vie, que je b�tissais avec mes moindres gestes, c'�tait ma fa�on d'aborder le tangible. C'�tait la g�ographie autour de laquelle gravitait ma r�alit� ; il ne m'�tait jamais, jamais venu � l'esprit que les gens pussent �tre bons, ou qu'un homme put changer, ou que le monde put �tre meilleur au travers de ce plaisir que l'on prend � tel sentiment, telle apparence ou tel geste, � recevoir l'amour ou l'amiti� de son prochain. Rien n'�tait affirmatif le terme de" bont� d'�me "ne correspondait � rien c'�tait un clich� vide de sens, une sorte de mauvaise plaisanterie. Le sexe, c'est la math�matique. L'individualit� n'a plus lieu d'�tre. Que signifie l'intelligence ? D�finissez ce qu'est la raison. Le d�sir... un non-sens. L'intellect n'est pas un rem�de. La justice morte.
La mort, le reproche, l'innocence, la compassion, le remords, le gaspillage, l'�chec, le deuil, toutes �motions que plus personne ne ressent. La pens�e est vaine, le monde d�pourvu de sens, Dieu n'a jamais v�cu et ne vivra jamais. On ne peut croire en l'amour. Le n�ant, le n�ant voil� ce dans quoi je trouve une signification... C'est ainsi que je vis la civilisation mais rappelez-vous toujours :
�trop bizarre pour exister
�il �tait trop rare pour dispara�tre
pepppone
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��... Le r�cit d'un s�jour dans l'empire du milieu, de Greg � notre ami ghu! via les fils invisibles du net...
Que la Chine est GGRRRAAANNNNDE!
�Tue, 04 Aug 1998 18:37:08
����Salut � toi vieille canaille !
����Eh bien depuis le temps, comment vont les petites du SUD ? Sans compter que le soleil doit battre au plus fort...
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���Nous sommes le 23 juillet et voil� plus de deux semaines que je foule le sol chinois. Il va sans dire que le d�paysement est de taille. Ici il fait en moyenne 35 degr�s et on se rentre r�guli�rement du 39-40 ! Rien de tel pour rester sous la clim. allong� dans son appart en pensant � toutes ces merveilleuses chinoises qui ne nous veulent que du bien. Je suis log� dans un appart r�serv� aux professeurs avec clim., frigo, t�l�, lave linge,... enfin tout le confort en Chine compar� aux �tudiants chinois qui se partagent une chambre de 10-12 m�tres carr�s � six ou huit ! On est arriv�s � quatre. Deux de l'�cole des mines (tr�s sympas) et un mec de DEA de la fac de droit. Apr�s presque deux jours et demi de voyage, nous arrivons a HUBEI UNIVERSITY (je te passe la traduction chinoise). Un campus tr�s singulier ma foi. Les immeubles se chevauchent et conservent au frais des milliers de chinois qui ne sont pas forc�ment �tudiants.
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���Les Chinois sont trop Coooool. Il faudrait que tu vois �a. Rien ne les alarme. Toujours serviables au possible, ils nous ont adopt�s et restent tr�s curieux de notre pr�sence chez eux. En fait, nous ne sommes que quatre occidentaux sur tout le campus. Une troupe de cirque n'aurait pas fait meilleure attraction ! Nous y suivons des cours de chinois et nous avons cinq profs pour nous quatre qui se partagent un emploi du temps bien rempli : Kung Fu, Calligraphie, Caract�res, langue et culture linguistique. Ce n'est pas de l'intensif pour rien. De mon c�t�, mon chinese level d�colle p�rilleusement et rares sont encore les fois o� mes interlocuteurs comprennent du premier coup ce que je tente de leur raconter. Mais je garde confiance et bient�t, oui bient�t, ils prendront plaisir � me rencontrer.
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���La ville de WUHAN (qui se prononce wouran) est gigantesque. Plus de 7 millions d'habitants se croisent dans cette ville qui se partage en trois grandes parties autour du yang tse kiang. La partie dans laquelle je vis n'est ni vraiment pauvre, ni vraiment riche, mais si tu bouges un peu tu r�alises combien aujourd'hui la distance s'agrandit entre les nouveaux riches (qui flambent a mort) et le reste des chinois qui ne vivent qu'avec 500 francs par mois en moyenne.
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���Allez beaucoup d'histoires encore � te raconter mais le temps presse ici et je me dois de te laisser pour reprendre le fil de mon r�cit un peu plus tard. Je te laisse au c�ur du suspens chinois et ne manquerai pas de t'envoyer la suite de mes aventures tr�s prochainement.
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���Salut � nouveau vieux loup. Un week-end �coul� depuis le premier r�cit. Un week-end trop fort en d�couvertes bien sur. Et quelles d�couvertes. Nous avons rencontre un chinois dont les parents sont tous deux profs a l'universit�. Ils ont v�cu la r�volution culturelle de Mao et ont �t� places pendant cinq ans a la campagne pour ne pas perdre le contact avec la base. C'�tait le grand truc de Mao � l'�poque et tous les intellectuels digne de ce nom se devaient de faire un petit stage chez les bouseux pour redevenir des hommes capables de comprendre les hommes. Qu'en pensent-ils? Pour eux, cette p�riode est un erreur de la part de Mao qu'ils continuent n�anmoins d'appr�cier pour l'organisation sans pr�c�dent qu'il apporta a ce grand et chaotique pays. Le fils de ces sages et respectables chinois ne partage pas tout a fait leur avis. Il pense que Mao a apporte du bon mais qu'il s'est laisse emporter par la spirale du pouvoir et qu'il a ruine en dix ans de r�volution culturelle un potentiel gigantesque de savoir et d'avance technologique. Voil� pour l'histoire.
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��Les Chinois ont tous chez eux des lecteurs de VCD. Cet appareil leur co�te en moyenne 1000 yuans ce qui revient � 750 francs. Ils adorent le karaoke et chantent vraiment bien. Lawrence, ce fameux gar�on nous explique que tu peux trouver des films de boule en VCD pour moins de 2 yuans (1.5 Fr.). Incroyable mais vrai. Ce marche a explose et �chappe a toute emprise du gouvernement.
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���Sinon les filles... OU LALALALALALaaaaaa Elles sont ravissantes, l�g�res, paraissent d'une douceur a toute �preuve et sont plus f�minines que jamais. Mais attention, on ne flirt pas vraiment et on ne couche surtout pas avant le mariage. Ce n'est pas une figure de style. Ici, interdit de se compromettre dans une histoire avec une �tudiante chinoise. Tu risques trop gros. Non pas de copains ou de la famille mais des profs qui se permettent de suivre et de juger ton comportement prive et surtout du gouvernement de la province qui ne plaisante pas du tout avec le respect de ce genre de tradition. Un exemple, cette ann�e � l'universit� de HUBEI, deux jeunes �tudiants qui se fr�quentaient depuis plus de deux ans ont �t� surpris dans le m�me lit. R�sultat terrible : Ils seront renvoy�s tous deux de l'universit� avec chance z�ro de retrouver une place sur les bancs de l'universit� chinoise!!!Ca parait extr�me mais ici les jeunes se r�signent � ce genre de comportement et il leur parait totalement inconcevable d'apporter quelque cr�dit que ce soit � nos histoires � la fran�aise. "et les profs ne disent rien ???" Voil� leur r�action quand on leur d�niche une petite histoire croustillante avec une fille et un gar�on (quand il n'y a qu'une fille!!!) dans nos universit�s europ�ennes. Hier soir nous avons �t� invit�s dans une bo�te branch�e de WUHAN (HONK KONG CLUB quelque chose). Ce fut, une fois de plus tr�s impressionnant. On nous a d�j� tout pay�. Tu sais �a fout mal � l'aise mais c'est coutume ici. Et puis il fallait absolument que nous dansions. Nous y sommes donc all�s. En voiture Simone et nous voil� sur la piste, techno � donf et des petites chinoises qui rappliquent pour les slows en nous invitant gracieusement � nous coller sur leur petite poitrine de cire. Un monde nouveau s'ouvre � toi jusqu'� ce qu'un copain te fasse vite redescendre et t'explique qu'ici il va falloir banquer apr�s la danse pour assouvir le portefeuille d'un prox�n�te de bac � sable qui profite de ces pauvres filles. Sinon, ce genre d'endroit fourmille de jeunes chinois plein aux aces. Le verre de coca te co�te 20 yuan. Une fortune pour le chinois moyen. Et pourtant, �a danse, �a fume et �a boit sans scrupule. Pourvu que �a mousse et tout va pour le mieux. Ils sont extr�mement frimeurs et aiment arborer leurs montres, leurs marques, leur chaussures, leurs lunettes,...leurs paquets de cigarettes Yves Saint Laurent,... enfin tout est bon pour te montrer qu'ils peuvent se le payer.
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�� ��Un autre jour. Nous sommes le 3 ao�t et la vie en Chine ne manque toujours pas de me surprendre. Je suis all� � la piscine du coin. Elle fait partie du complexe ouvrier d'une usine de proximit�. Les premi�res craintes pass�es quant � la qualit� de l'eau qui se r�v�lera suffisamment chlor�e, cet endroit reste r�v�lateur de la mentalit� socialiste de ce pays. Il y a en effet du travail pour tout le monde ici, ou presque. Un chinois pour te vendre les tickets, deux pour contr�ler les entr�es, trois pour prendre tes affaires dans ce que l'on peut timidement qualifier de vestiaire, cinq ou six ma�tres nageurs, des femmes qui s'occupent de nettoyer l'acc�s au bain, et tant d'autres que tu rencontres g�n�ralement assis mais qui font partie de la boutique. Enfin beaucoup de monde pour une petite piscine o� tu ne peux nager qu'une heure. Le syst�me est finalement bien pens� et tout le monde peut en profiter. Ce sch�ma se retrouve dans tous les endroits publics ou priv�s de notre ville. Pouvons nous l'�tendre � la Chine ? Dans les supermarch�s, il n'y a pas moins de deux vendeuses par rayon. Ca fait du monde mais la solidarit� avant toute chose. Les grosses chaleurs sont revenues et nous fr�lons les 40 degr�s. Avec ce temps la Chine reprend ses couleurs et ses odeurs. Oui, parce qu'ici, c'est le royaume des odeurs. Tout y passe. Certaines sont d�licates et parfum�es, tandis que d'autres te retournent tellement elles sont fortes et d�sagr�ables. Je crois que ces impressions olfactives ne me quitteront plus jamais.
����En attendant de nous revoir, je vais me laisser bercer par cette fabuleuse Chine. Aujourd'hui, apr�s plus de trois semaines pass�es dans ce pays, je reste sous le charme. Allez, a tr�s bient�t et bonnes vacances
a toi cher ami. See you a nd all the best.
GREG FROM WUHAN (CHINA)
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